Accident meurtrier à Paris : 7 ans de prison pour le conducteur

L'automobiliste de 36 ans, qui avait percuté en décembre 2006 une Polo, tuant 4 jeunes, a été condamné mercredi à 7 ans de prison.
Il roulait en état d'ivresse et avait grillé un feu rouge.

L'automobiliste de 36 ans reconnu coupable d'avoir provoqué la mort de quatre jeunes gens dans un accident d'une rare violence à la veille de Noël 2006 en plein Paris a été condamné mercredi à sept ans d'emprisonnement ferme par le tribunal correctionnel de Paris. Le tribunal a également prononcé une annulation du permis de conduire avec interdiction de le repasser avant un délai de dix ans. Reconnu coupable d'homicide involontaire avec circonstances aggravantes, il encourait 10 ans d'emprisonnement.

Le procureur, insistant sur "le cumul extraordinaire de fautes" du conducteur, avait demandé le 23 janvier au tribunal de "ne pas descendre en dessous de sept ans". L'automobiliste, un entrepreneur paysagiste domicilié dans l'Essonne, est en détention provisoire depuis l'accident survenu le 23 décembre 2006 avenue d'Italie dans le XIIIe arrondissement.

IIl nie avoir grillé le feu, un fait "avéré"

L'enquête avait mis en évidence qu'il conduisait sa Mercedes avec un taux d'alcoolémie de 1,16 g/l, qu'il avait fumé du cannabis au cours de la soirée, et que sa vitesse dépassait les 130 km/h sur cette grande artère, lorsqu'il a refusé la priorité, en grillant un feu rouge, à une Polo transportant six jeunes originaires de Seine-et-Marne. Quatre d'entre eux, âgés de 17 à 20 ans, avaient été tués sur le coup et les deux autres blessés, dont une adolescente de 17 ans, victime d'une grave fracture du bassin. Cette dernière est venue à la barre expliquer qu'elle risquait de boiter encore plusieurs années après la grave fracture du bassin qu'elle a subie.

En fin d'audience le 23 janvier, l'automobiliste avait demandé pardon aux familles. "Je serais prêt à donner ma vie pour les faire vivre si c'était possible". Mais avait nié de nouveau avoir grillé le feu, un élément pourtant "absolument avéré" selon le procureur, après les déclarations concordantes de deux témoins. Selon les premières confidences du conducteur à un de ses passagers juste après la collision, le feu n'était plus vert quand la Mercedes a franchi le carrefour. "Excuse moi, je suis passé à l'orange, ça y est j'ai plus de permis", aurait déclaré le chauffeur, selon une déposition du témoin que le président avait lue à l'audience. Parlant des "aveux très limités" du prévenu et de son "repentir chichement mesuré", le procureur avait estimé : "ça ne serait pas convenable de ne pas prendre en compte l'immense souffrance des victimes, de ces familles endeuillées".

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