nath Administratrice
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| Sujet: En centre de rétention avec son billet retour en poche Mar 19 Fév - 22:30 | |
| Son visa touriste était expiré. Il s'apprêtait à revenir en Côte d'Ivoire. Mais il n'a pu prendre l'avion : arrêté en chemin, il a été placé en rétention. Selon la Cimade, cette procédure permet "de comptabiliser comme expulsé un touriste avec un visa expiré de quelques jours puisque son retour sera payé par la France".
La Cimade, service oecuménique d'entraide et seule association présente dans les centres de rétention des étrangers, dénonce une situation absurde, "une application de plus en plus mécanique de la loi sans prise en compte des situations humaines". Selon l'association, un ressortissant ivoirien, dont le visa de touriste pour l'Europe était arrivé à expiration, a été placé en centre de rétention en Alsace alors que, billet d'avion en poche, il s'apprêtait à regagner son pays.
Ange Djedje était arrivé le 29 décembre en Italie muni d'un passeport et d'un visa d'un mois. Il s'est ensuite rendu en France où habite sa soeur pour faire des achats en vue de son mariage programmé à Abidjan le 13 février. Mais lorsqu'il a rejoint en train l'Italie pour prendre son avion muni de son billet, il a été interpellé parce que son visa était périmé. Il a alors été reconduit en Suisse, dernier pays emprunté par son train, puis en France... où la préfecture du Doubs a décidé de le faire conduire au centre de rétention interrégional de Geispolsheim, près de Strasbourg.
Techniquement, son visa étant expiré, il n'était plus dans la légalité. La mesure est donc parfaitement légale. Elle n'en paraît pas moins illogique. Pourquoi contraindre à revenir et à rester sur le territoire national, sous prétexte que son visa est expiré, quelqu'un qui venait justement de le quitter ? Il pourrait s'agir d'un enchaînement malheureux de procédures appliquées de manière trop stricte... Depuis le centre de rétention pour étrangers de Geispolsheim, Ange Djedje proteste : "Je ne suis pas clandestin, j'ai un billet que j'ai payé, les Français n'ont pas besoin de me payer un billet d'avion, ça me fait mal". Et il a sa propre explication, dénonçant une volonté de la France de "faire du chiffre" en matière d'expulsion : "la France a un problème de quotas" et "ils veulent me comptabiliser pour dire à la fin de l'année qu'ils ont réussi à baisser l'insécurité".
L'argument est repris par un responsable régional de la Cimade : selon lui, cette procédure permet en effet aux autorités françaises "de comptabiliser comme expulsé un touriste avec un visa expiré de quelques jours puisque son retour sera payé par la France". Ange Djedje affirme que la préfecture lui a déjà fait savoir qu'il partirait pour Abidjan le 25 février, avec un billet réglé par les autorités françaises. "Les caisses sont vides en France, pourquoi tout ce gâchis ?", s'interroge-t-il. La préfecture du Doubs, pour sa part, se mure dans le silence et refuse tout commentaire. | |
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