nath Administratrice
Nombre de messages : 1386 Age : 40 Localisation : Bourg Les Valence (Drôme) Emploi/loisirs : conseiller clientèle, séries tv, internet, jeux Humeur : bof Date d'inscription : 25/01/2008
| Sujet: Bientôt un master Confo à la Sorbonne ? Ven 7 Mar - 18:41 | |
| L'enseigne vient de lancer avec l'université Paris 1 un programme destiné à former ses futurs directeurs de magasin. IBM, L'Oréal, Microsoft : les entreprises sont de plus en plus nombreuses à signer des partenariats avec des établissements d'enseignement supérieur.
L'affaire avait fait grand bruit il y a quelques semaines : le Royaume-Uni venait d'autoriser trois entreprises dont McDonald's à décerner leurs propres diplômes, équivalents du baccalauréat britannique et reconnus par l'Etat. Le baccalauréat mention "hamburger-frites" était né. Une chose inimaginable en France, s'insurgeaient les uns. Notre pays n'a pas la même culture, assuraient d'autres. Pourtant, Conforama vient de s'associer à l'université Paris 1 Sorbonne. Un partenariat inédit qui ne laisse personne indifférent. Il y a quelques semaines, 32 personnes, toutes déjà bien engagées dans la vie active, prenaient ainsi le chemin de la "DM Academy", destinée à former en quinze mois et en alternance les futurs directeurs de magasin de l'enseigne. Au programme : cours de management, de gestion, mais aussi conférences sur "l'univers Conforama", le tout complété de périodes de mise en situation en magasin. Le but ? Faire de ces élèves "de véritables entrepreneurs du discount au service du client", promet l'entreprise.
Une association qui a immédiatement suscité la polémique, d'autant que certains avaient initialement parlé d'une formation débouchant sur un diplôme universitaire reconnu sur le plan national. La Fédération syndicale étudiante de Paris 1, classée à l'extrême gauche, avait alors crié au "scandale", estimant que l'université n'avait pas vocation à fournir "du prêt à penser au service du capital". Beaucoup plus modérée, l'Unef assurait qu'elle serait "très vigilante sur le contenu pédagogique de ce diplôme ainsi que sur les frais d'inscription demandés aux étudiants". Depuis, la direction de Paris 1 cherche à calmer les esprits. "La création d'un diplôme de Paris 1 dédié à une entreprise particulière ne saurait être envisagée", tente de rassurer la présidence de l'université dans un communiqué, qui précise que les modalités de reconnaissance de la formation par Paris 1 ne sont pas encore fixées.
Sans toujours aller jusqu'à la création d'un diplôme spécifique, les partenariats entre entreprises privées et établissements d'enseignement supérieur ne sont en tout cas pas nouveaux, y compris lorsqu'il s'agit d'universités. Et la loi Pécresse sur l'autonomie des universités, adoptée en août dernier, ne change rien de ce point de vue, explique-t-on au ministère de l'Enseignement supérieur. "Mais si une entreprise conditionnait un apport financier à la mise en place d'un diplôme, les oppositions seraient très vives", assure une ancienne vice-présidente d'université. En septembre dernier, L'Oréal lançait avec l'université Jean Moulin Lyon 3 une licence professionnelle consacrée à la vente de soins dermo-cosmétiques. Fin 2007, Microsoft signait également un accord de partenariat avec Sciences Po ainsi qu'avec l'université Claude Bernard Lyon 1. Travail avec les équipes informatiques pour moderniser les infrastructures, soutien logistique aux enseignants, offres réservées aux étudiants... "Nous avons intérêt à ce que les nouvelles technologies soient bien enseignées", explique Eric Le Marois, directeur Education et recherche de Microsoft France. L'idée n'est toutefois pas pour l'entreprise d'obliger ces établissements à ne former leurs étudiants qu'aux technologies Microsoft. "Tant qu'il n'y a pas d'exclusivité, le partenariat est bénéfique pour tout le monde", précise Eric Le Marois.
Pour IBM, établir des liens avec les étudiants en informatique est également très important. Ainsi, l'entreprise dispense depuis l'année dernière à l'école EPITA des cours sur les technologies mainframe, ces gros systèmes utilisés dans les banques et les très grandes entreprises. Le but est clair : "pallier le manque de compétences sur ces technologies, qui ne sont généralement plus enseignées aujourd'hui dans les écoles d'ingénieur", explique IBM. En clair, tant que les entreprises qui utilisent ces systèmes ne rencontrent aucune difficulté à recruter du personnel formé, elles ne chercheront pas à changer de système et donc à se tourner vers la concurrence. Mais de là à labelliser un master du nom d'IBM ou de Microsoft, la France ne semble pas encore prête à franchir le pas. | |
|