nath Administratrice
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| Sujet: la clinique de l'horreur Dim 15 Juin - 11:57 | |
| Italie - La clinique de l'horreur
Un enquêteur n'a pas hésité à parler de "boucherie" : dans une clinique de Milan, les opérations chirurgicales injustifiées étaient monnaie courante. Au total, 14 personnes sont poursuivies dans cette affaire : 13 médecins auxquels s'ajoute le propriétaire de l'établissement.
L'affaire révulse toute l'Italie. Car si les cas d'opérations non justifiées, d'ablations d'organes sains par des chirurgiens succombant à l'appât du gain, existent depuis des années, c'est un véritable système organisé qui a été mis à jour à la clinique Santa Rita de Milan. Pas moins de 86 personnes ont été opérées de façon abusive dans le seul but de faire gagner de l'argent à la clinique qui procédait à des interventions plus importantes que nécessaires afin d'obtenir des remboursements plus élevés de la sécurité sociale. La fraude de la clinique privée a été évaluée à 2,5 millions d'euros pour les années 2005-2006, selon la police financière. La mort de cinq patients est également considérée comme "suspecte".
Au total, 14 personnes sont poursuivies dans cette affaire : 13 médecins auxquels s'ajoute le propriétaire de l'établissement, un notaire de 75 ans, Francesco Paolo Pipitone. Les chefs d'accusation vont de la fraude à la sécurité sociale qui concerne tous les suspects à homicide volontaire avec la circonstance aggravante de "cruauté" pour certains d'entre eux. Le principal suspect, le chef du service de chirurgie thoracique de la clinique, Pier Paolo Brega Massone, qui a été incarcéré, tout comme son adjoint, Pietro Fabio Presicci, a affirmé mardi avoir "toujours pensé au bien-être des malades", niant toutes les accusations portées contre lui lors de son premier interrogatoire.
L'acte d'accusation de 200 pages du parquet de Milan, dont la presse a publié de larges extraits, fait froid dans le dos. Il cite notamment les cas d'une femme de 42 ans qui a subi une ablation du sein pour deux nodules, dont l'un graisseux, de celui d'une jeune fille de 18 ans qui a subi la même mutilation pour un adénome fibreux qui n'était pas cancéreux ou encore celui d'un homme de 38 ans atteint d'une pneumonie qui aurait pu être traité avec un drainage et des antibiotiques et auquel on a retiré une partie du poumon. Une femme de 88 ans a aussi été opérée à trois reprises, chaque intervention ayant été facturée 12.000 euros. Une autre patiente, âgée de 85 ans, qui souffrait de difficultés respiratoires et chez laquelle on soupçonnait une tumeur au poumon a été opérée sur le champ "malgré un risque élevé" sans même subir auparavant de biopsie. Elle est décédée. Un enquêteur n'a pas hésité à parler de "boucherie".
Le médecin-chef Massone qui s'était lui-même surnommé "l'Arsène Lupin de la chirurgie" a aussi laissé sortir de la clinique un jeune garçon atteint de tuberculose qui a contaminé toute sa classe, a raconté un médecin de l'établissement à une amie, selon des écoutes de la police. La région de Milan a annoncé mardi soir la suspension "pour une durée indéterminée" du contrat qui la liait à la clinique privée mais conventionnée qui recevait à ce titre des financements locaux. | |
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