Faute de profs, l'académie rappelle des retraités

Pour améliorer le "problème des remplacements", l'académie de Créteil a demandé à des ex enseignants d'assurer des cours.
Pour le Snes-FSU, cet appel aux retraités traduit tout simplement "l'insuffisance de recrutement".

Des retraités appelés à la rescousse. Afin d'"améliorer le problème des remplacements", selon les termes employés par le recteur, l'académie de Créteil a décidé de faire appel à des enseignants retraités pour assurer des cours dans certaines matières. L'information a été révélée par le site Médiapart.

Dans un courrier adressé le 12 janvier à une centaine d'enseignants retraités, selon le recteur Jean-Michel Blanquer, l'académie leur propose de reprendre du service quelques heures par semaine, cette activité étant "désormais compatible avec la fonction de retraité de la fonction publique" comme le précise la lettre. Les matières concernées sont au nombre de quatre : philosophie, lettres classiques, anglais et allemand.

Pour Jean-Michel Blanquer, il s'agit d'"une mesure parmi d'autres pour améliorer le problème des remplacements dans l'académie" qui comprend les départements du Val-de-Marne, de la Seine-Saint-Denis et de la Seine-et-Marne. Le recteur a ainsi annoncé l'augmentation à la prochaine rentrée des effectifs des titulaires sur zone de remplacement (TZR), "qui seront 40 à 50 de plus". La proposition a pour l'instant été adressée aux enseignants qui ont pris leur retraite l'an dernier. Sur cette centaine de personnes, "une dizaine" ont répondu favorablement, selon le recteur. Rémunérés sous forme d'heures de vacation (34,30 euros brut par heure), ces enseignants retraités pourraient assurer "deux heures à cinq heures" par semaine.

Pour le Snes-FSU, principal syndicat enseignant en collèges-lycées, cet appel aux retraités, jugé "scandaleux", traduit tout simplement "l'insuffisance de recrutement" et l'affectation sur des classes en début d'année des TZR, normalement dévolus aux remplacements, a expliqué à l'AFP son secrétaire académique Pierre Claustre. "C'est le résultat de la chasse au surnombre" et "ça dénote bien l'imprévoyance de la politique de recrutement" dans l'Education nationale, a-t-il ajouté, en dénonçant "la baisse de 13% à 15%" des postes affichés aux concours cette année.

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